Le Nullarbor, ce quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une plaine désertique de 1.200kmentre Norseman et Ceduna SANS VILLE.
(Balladonia = roadhouse, Eucla = frontière entre Western Australia et South Australia, Adelaide = la vraie première ville)
composée de longues lignes droites (dont la plus longue d’Australie),
sans eau (pas de rivières ni de lacs),
sans village, sans ferme, sans habitants sauf ceux des Roadhouse. Les travailleurs des ces Roadhouse habitent sur place, ils sont entre 7 et 15 à y vivre.
voici les distances entre celles-ci, ici je suis presque à la moitié, 529 km parcouru depuis Norseman et 676 pour Ceduna, la prochaine « ville »
Mais c’est quoi une Roadhouse ? il s’agit de station-essence assez bien équipée, avec motel (wifi, douche et airco), petit magasin (peu de choix, quelques cannettes, beaucoup d’eau (7-8 dollars australien[5€] la bouteille d’un litre et demi), des glaces (que de choix de magnums mhmhmhmhmmh), un resto (burger ou burger vous avez le choix, pour moi ce sera burger avec le LOT) et presque toujours la possibilité de prendre une douche (contre paiement ben évidemment).
Mon ravitaillement avant de partir. Je voulais acquérir un frigo-box, je n’ai pas trouvé et quelqu’un m’a proposé une boîte en frigolite, cela fera l’affaire pour garder l’eau fraiche la journée.
Un coca, c’est suffisant ?
Le soleil tape fort et je n’avais pas encore de crème solaire pour les lèvres, je me suis donc brûlé les lèvres. Par la suite, c’était crème (indice 30) + buff.
Et quand le soleil était trop fort : pantalon et longue manche
Jour 1 – 8/12 – 109,24 km – Tente – il y a un camping (le seul du trajet)qui propose des repas du soir à Fraser Range. J’ai pris une photo a chaque borne kilométrique pendant les 180 premiers kilomètres
Jour 2 – 9/12 – 98,34 km – Tente – A la fin des 180 kms, Balladonia, la première Roadhouse, où j’ai acheté 10 litres d’eau et poursuivi mon chemin pour aller camper un peu plus loin (il demandait 120 dollars pour une nuit)
Coucher de soleil
Jour 3 – 10/12 – 113,61 km – Tente –
Quelque part au milieu des interminables lignes droite, la route s’élargit
pour devenir une piste d’atterrissage pour la Royal Flying Doctor Service (l’ambulance locale)
Vent de face pour les 2 dernières heures avant de trouver un endroit avec quelques arbres pour planter la tente à l’abri du vent
Jour 4 – 11/12 – 69,55 km – Motel (Caiguna) – le moral en avait besoin après cette ligne droite et ce (fort) vent de face hier soir. Ce sera l’occasion de prendre un repas du soir et un petit-déj de champion
Quelques « blowhole » le long de la route, il s’agit de trou à « air-conditionné ». Le sol du Nullarbor est parcouru par de multiples grottes et les entrées projettent un vent frais. En plein canicule, cela fait un bien fou.
Jour 5 – 12/12 – 161,24 km – Motel (Madura) – Le vent est avec moi mais surtout, un peu avant d’installer la tente, des orages éclatent partout, devant, derrière, sur le côté, j’ai l’impression d’être coinçé entre 3 tempêtes. Ayant le vent dans le dos et n’ayant pas envie de poser la tente dans la tempête, je poursuis jusqu’à la prochaine Roadhouse. Grosse journée.
Jour 6 – 13/12 – 121,61 km – Motel (Mundrabilla) – Ce sera 115 km pratiquement plat et pratiquement droit mais malheureusement, je ne sais pas pourquoi, jonché de cadavres de kangourou, il y en a un tous les 100 mètres, et cela sent assez mauvais.
Heureusement, certains sont encore vivants
Jour 7 – 14/12 – 92,63 km – Tente – Après 2 jours de vent positif, il commence à changer de sens, et reprendre sa bonne vieille habitude australienne. Depuis Perth, j’ai plus ou moins toujours le vent de face.Passage de frontière en fin de journée, heureusement je vais vers le South Australia, il n’y a pas de contrôle ici (ce sera avant d’arriver à la ville) mais pour ceux qui vont vers le Western Australia, il faudra jeter tout ce qui est frais (fruits, légumes…).
Ce soir, ce sera camping (mais le sol est trop dur pour enfoncer les piquets de tente, je les attache donc à mes caisses en carton)
le long de la côte australienne : « Great Australian Bight », MAGNIFIQUE. Mais je suis un peu perdu avec tous ces changements d’horaire.
Jour 8 – 15/12 – 116,72 km – Tente – Aujourd’hui il fait chaud, et je suis dans le parc du Nullarbor, il n’y a vraiment aucun arbre pour se mettre à l’abri du soleil, mes seules pauses seront les pauses photos.
Jour 9 – 16/12 – 68,35 km – Motel (Nullarbor) – Vent très puissant, il me faut plus de 6h pour parcourir ces 68 km. Mais j’arrive encore assez tôt, j’en profite pour passer l’après-midi à l’air climatisé. Mon activité de cette après-midi sera la lessive. La lessive achèvera ma casquette, heureusement cette Roadhouse dispose d’une partie magasin souvenir, où je peux acquérir une nouvelle casquette. En arrivant à cette Roadhouse, je quitte le parc du Nullarbor, les arbres vont (théoriquement) commencer à revenir
Jour 10 – 17/12 – 120,49 km – Tente – Après un bon petit déj à la Nullarbor Roadhouse, me voilà d’attaque pour une section un peu vallonnée. (Roadhouse Yallata est fermée définitivement)
Cette nuit, un orage viendra perturber ma nuit mais heureusement les éclairs ne passeront pas trop près.
Jour 11 – 18/12 – 110,54 km – Motel – La première partie de cette journée se déroulera sans encombre jusqu’à la Roadhouse de Nundroo. J’en profite pour prendre un repas de midi convenable en profitant de l’air conditionné. Le temps est horriblement lourd.
Après quelques kilomètres, un rayon arrière se casse, je descends du vélo pour l’enlever (sinon il pourrait se coincer dans la chaîne), je réparerai cela ce soir. Le temps était beau, il me faut moins de 3 minutes pour enlever ce rayon (il résiste, ce bougre), et derrière moi, un mur de pluie se rapproche. Un vent de travers tellement puissant que je ne peux pas remonter sur le vélo. J’abandonne l’idée de garder mon vélo debout, je le couche et j’ai à peine le temps d’enfiler ma veste de pluie que le mur de pluie m’a atteint. Toute la circulation s’est arrêtée, je lutte pour rester debout. Au loin, un 4X4 s’est rangé sur le côté, il est impossible de rouler tellement la pluie et le vent sont puissants. Il y a des éclairs qui explosent de partout. Je n’ai aucun abri. M’apercevant, il se rapproche en roulant au pas. Je me jette à l’intérieur et on y discute le temps que la tempête passe. Quelques minutes plus tard, je reprends le vélo et eux repartent en 4×4. Merci à eux !
Une dizaine de kilomètres plus loin, un nouvel orage me poursuit. Cette fois-ci j’ai le vent de dos, j’avance, je vole à du 35 km/h mais la tempête me rattrape, j’aperçois le mur de pluie derrière et je compte les secondes pour connaître la distance entre l’orage et moi. Lorsqu’il reste moins d’une seconde, le vent est tellement fort que je n’arrive plus à rester sur le vélo. Heureusement (ou pas), je suis dans une petite forêt, je me réfugie derrière un arbre et j’attends que cette deuxième tempête passe. Lorsque je reprends la route, il y a des dizaines d’arbres sur le chemin. J’ai eu beaucoup de chance.
Je m’arrêterais au village de Penong, je pensais qu’il n’y avait rien avant Ceduna, mais 75 km avant, il y a bien un village 😉
Jour 12 – 19/12 – 75,44 km – Motel – Dernier jour dans ce « désert », me voilà à Ceduna (ville de 2600 habitants), cela me fait bizarre de retrouver la civilisation.
Enfin, ce n’est pas totalement terminé, la vraie ville, c’est Port Augusta, dans 450 km mais cela c’est une autre histoire….
Pour tous ceux qui veulent tenter cette aventure, je conseille vivement d’utiliser les applications WIKICAMP et WEATHER. et d’avoir un forfait chez Telstra pour les données, le seul opérateur à fournir de temps en temps du réseau sur le parcours
Magnifique. J’ai des frissons. Merci à toi
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merci
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